Les semi-produits en aluminium exigent certaines précautions lors du transport et ils demandent également une attention particulière lors du stockage.
Les dégradations résultant d’une manutention sans précautions lors du transport ou du stockage, ne compromettent guère l’aptitude fonctionnelle des semi-produits en aluminium. Toutefois ces dégradations deviennent très visibles sur les produits ayant subi un traitement de surface (oxydation anodique, vernis au four ou revêtement au pistolet), elles altèrent l’aspect esthétique et réduisent ainsi la valeur marchande des produits. Les différents défauts possibles sont : taches d’eau, corrosions, éraflures, marques d’usure par frottement (oxydation par frottement), rayures, bosses et déformations.
Pour pouvoir fournir des indications pratiques sur la prévention de ces détériorations, il faut déterminer les causes qui génèrent de la «corrosion atmosphérique» et de la «condensation».
Corrosion atmosphérique
Depuis des dizaines d’années, l’aluminium et ses alliages sont utilisés entre autre parce qu’ils présentent une bonne résistance à la corrosion. La couche d’oxyde mince et naturelle qui se forme sur la surface assure une protection du métal contre les attaques agressives de l’atmosphère. Malgré cette protection naturelle, une attaque
peut se produire sous l’effet d’un agent corrosif, ce phénomène se manifeste alors par un aspect terne plus ou moins marqué ou par la formation de piqûres localisées.
Si pour des raisons d’esthétique, de tels défauts (qui en général n’affectent que très peu l’aptitude fonctionnelle des pièces en aluminium) ne peuvent être tolérés, la seule possibilité de les éliminer est une opération mécanique avec enlèvement de matière.
Humidité de l’air et condensation
Pour la durée de stockage et l’opération de façonnage des semiproduits en aluminium, il faut préserver les pièces contre les phénomènes de condensation et de buée.
On sait que l’air contient toujours de l’humidité sous forme de vapeur d’eau. Cette vapeur se condense sur les surfaces plus froides dès que celles-ci sont à une température inférieure au point de rosée. Par exemple, si une tôle froide est placée dans un magasin de stockage chauffé, il se formera, selon la température du local et selon l’humidité de l’air, une buée (c’est-à-dire une condensation) plus ou moins importante sur la surface du métal.
C’est ainsi, par exemple, qu’une condensation indésirable peut apparaître dans les conditions suivantes :
- Lorsque les produits froids sont introduits directement dans un local chaud.
- Lorsque les semi-produits en aluminium dans des emballages fermés, dans des containers ou dans des soutes subissent un refroidissement trop brusque.
- Lorsque le matériau est soumis à une augmentation rapide de l’humidité de l’air à température constante; «par exemple en cas d’orage».
- Lorsque l’air est fortement pollué (CO2 poussières, etc.), une condensation indésirable peut apparaître déjà pour de faibles différences de température.
Dans le cas de tôles empilées ou de bandes sous forme de bobines, la condensation n’agit pas seulement sur les surfaces externes mais il faut accorder une attention toute particulière à la pénétration possible de l’humidité par effet capillaire entre les produits.
L’humidité relative de l’air dans le local de stockage et la différence de température ΔT entre le métal froid et l’air ambiant peuvent être mesurées avec des hygromètres et des thermomètres. Le tableau ci-dessous indique les possibilités de formation de condensation.
Humidité relative de l’air (HR%) et différence de température (ΔT°C ) : Conditions de formation de condensation sur une surface métallique froide.
FR% | 95 | 90 | 85 | 80 | 75 | 70 | 65 | 60 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
ΔT°C | 1 | 2 | 2-3 | 3-4 | 4-5 | 5-6 | 6-8 | 7-9 |
FR% | 55 | 50 | 45 | 40 | 35 | 30 | 25 | 20 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
ΔT°C | 9-12 | 10-13 | 12-14 | 13-17 | 16-19 | 18-21 | 21-23 | 24-27 |
Exemple :
Un métal qui a été stocké sous une température ambiante de 5°C est amené dans un local où la température s’élève à 18°C et où l’humidité relative est de 60%.
D’après le tableau : ΔT°C pour formation de condensation avec
HR 60% = 7-9°C
Dans l’exemple : ΔT°C = (18°C-5°C) = 13°C
Résultat: Le métal sera humide vu que la différence de température dépasse la valeur admissible de 7-9°C.
Indications pratiques pour éviter des défectuosités
Transport
Lors du transport des semi-produits en aluminium, il faut éviter qu’ils deviennent humides ou qu’ils entrent en contact avec du sel.
Déchargement
Afin d’éviter que les semi-produits en aluminium, surtout ceux qui sont disposés dans des emballages fermés, ne deviennent humides,
le déchargement doit être effectué sous une toiture. Si, pour une raison quelconque, le matériau a pris de l’humidité, il faut le faire sécher le jour même. Un séchage à l’air n’est possible que si l’on élimine les intercalaires humides ou si les pièces sont stockées de manière à ne pas être en contact entre elles (avec une bonne circulation d’air).
Les semi-produits de grande longueur doivent être supportés en plusieurs points par les appareils de manutention pour éviter des déformations. Il faut placer des rembourrages sous les élingues pour éviter des marques. Si des repères ont été placés pour indiquer les points d’attaque pour les chariots à fourche, les fourches doivent
être appliquées uniquement en ces points.
Il est recommandé de soumettre immédiatement les matériaux reçus à un contrôle de réception. Les dégradations consécutives au transport doivent être signalées tout de suite, éventuellement par la remarque sur le bon de livraison «accepté sous réserve». Cette mesure est nécessaire parce que le délai imparti pour de telles réclamations est d’une durée limitée. Ce contrôle est aussi nécessaire pour des livraisons à des fournisseurs extérieurs (usinage, traitement de surface).
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